Liverpool ici, Birmingham et Manchester de l’autre côté du canal, le nom de nos rues rappelle qu’Anderlecht et Molenbeek rivalisaient autrefois avec les places fortes de l’activité industrielle mondiale. Cette zone est une balise essentielle de la ‘Promenade Canal Populaire’.
A partir de 1832, grâce au canal qui relie Charleroi à Bruxelles, le charbon et les matériaux du centre du pays irriguent à bas prix les industries bruxelloises.
La proximité du canal accélère la concentration des fabriques et des ouvriers dans cette zone. Une tendance renforcée par le projet politique affirmé des classes dominantes. Dès la moitié du 19ème, la volonté de séparer la classe ouvrière de « l‘aristocratie de la nation » est explicite. Concentrer la classe ouvrière dans le ‘Quartier de l’Industrie’ et réserver l’Est de la région aux classes possédantes devient la règle. Dans la ville « il faut que chacun soit à sa place », théorise Victor Besme, l’urbaniste du roi Léopold II.
Dans la deuxième moitié du 19ème, les prairies où serpente la Senne, le long du canal, cèdent la place aux activités industrielles. Après la création des abattoirs d’Anderlecht en 1894, meuneries, brasseries, chapelleries, constructions automobiles, huileries, fonderies et marchands de charbon peuplent la vallée de cheminées d’usine.
Dès 1970, les bâtiments se vident pour laisser la place à une plateforme de véhicules d’occasion qui deviendra d’importance mondiale. Au début du 21è siècle, le classement en zone prioritaire accélère des investissements de différents pouvoirs publics, notamment de l’Union Européenne. Les rénovations et l’intérêt accru des promoteurs immobiliers de logement ouvrent de nouveaux débats.